Angkor Wat - Localisation générale dans l’espace - Le Cambodge

Angkor Wat

Localisation générale dans l’espace

Angkor est la deuxième capitale de l’Empire khmer située au nord-ouest du Cambodge. En effet, Jayavarman II fonda cet empire au IXe siècle et en fut donc le premier roi. Cette vaste mégalopole était établie à proximité du lac Tonlé Sap et bénéficiait d’un réseau hydraulique complexe. Aujourd’hui, cette ville fortifiée est un site archéologique extrêmement touristique et protégé par l’UNESCO.

Où c’est aujourd’hui : nord-ouest du Cambodge

Où c’est dans l’Empire Khmer :

Cadre temporel : du IXe au XVe siècle

Étapes de la construction et identification des pouvoirs présents

Jayavarman II introduisit le culte du dieu-roi et pour ce faire, il édifia de nombreux temples-montagnes. Ces derniers symbolisent le Mont Meru indien et sont une image terrestre des dieux. Les religions pratiquées venaient d’Inde. L’hindouisme et le bouddhisme se succédèrent durant toute la période angkorienne.

Parties d’Angkor :

La première Angkor

Yashovarman 1er voulut, par la présence du dieu Siva, assurer la royauté. C’est pourquoi il fonda une nouvelle capitale, à savoir, Yashodharapura qui étymologiquement signifie « La ville qui préserve la gloire ». De plus, il construisit un bassin sacré grâce à une des trois rivières qui traversaient la ville. Ces trois cours d’eau prenaient source au Mont Phnom Kulên considéré comme le château d’eau d’Angkor.

Angkor, le royaume des eaux

Comme dit précédemment, ce site fut bâti proche du lac Tonlé Sap aussi appelé Grand Lac. L’accessibilité à l’eau favorisait la culture du riz et la pêche. Un système très sophistiqué composé de douves, canaux, digues, barrages et barays fut établi dans la cité. A savoir qu’un baray est un lac artificiel rectangulaire. Par exemple, le baray occidental d’Angkor mesure 8 km de long sur 2 km de large. Ces bassins étaient multifonctionnels. Premièrement, ils servaient de réservoir pour ensuite disperser l’eau jusqu’aux villes par des canaux. Ensuite, ils étaient utiles aux animaux ayant besoin de se désaltérer comme les éléphants ou les buffles. Enfin, ces barays pouvaient être considérés comme des représentations terrestres de l’océan et du pouvoir royal.
Le réseau entier est donc alimenté par le Tonlé Sap, les trois rivières du Mont Phnom Kulên mais aussi par les précipitations. Il était très difficile de le faire fonctionner car il fallait tenir compte des crues, des moussons, des inondations et des périodes de sécheresse. L’eau était primordiale car les temples de pierres reposaient sur du sable et ce dernier devait être humide pour garantir la certaine stabilité des bâtisses.

Angkor Vat, la cité monastère

Angkor Vat demeurait le plus grand édifice religieux du monde de l’époque. Il fut érigé sous le règne de Suryavarman II de 1113 à 1150. D’abord hindouiste, ce temple fut converti au bouddhisme au XVe. Il reste aujourd’hui le temple le mieux conservé d’Angkor et constitue la première attraction du Cambodge. D’ailleurs, ce sanctuaire est présent sur le drapeau du pays.

Analyse d’un aspect particulier : Angkor Vat

Ce temple dont les maintes décorations démontrent l’élégance khmère, a une superficie de presque 2 km2. De nombreuses représentations de dieux, d’hommes et d’animaux ainsi que de combats et de légendes ornent ces lieux. Il est le seul monument d’Angkor à être orienté vers l’ouest tandis que les autres sont tournés en direction du soleil levant. Dans la religion hindoue, chaque point cardinal correspond à un dieu. En ce qui concerne l’ouest, c’est Varuna, dieu des eaux terrestres qui y est rattaché. Il veille à l’ordre du monde et est maître des liens.
Angkor Vat est composé de trois galeries extérieures séparées par une galerie transversale entourant le sanctuaire central. Une avenue longue de 350 m relie la première galerie, entièrement décorée de rosaces et de lotus, à la deuxième galerie, appelée Bakan. À son entrée, on y trouve deux sculptures de lions. La troisième galerie comporte trois niveaux de dimensions décroissantes. Tout en haut, nous trouvons un sanctuaire avec en son centre, une tour pyramidale. Un corridor de 800 m embelli de l’histoire d’Angkor entoure ce dernier. Le deuxième niveau peut être atteint par trois galeries et celle du sud est nommée galerie des mille Bouddhas due à ses multiples statues.
Au milieu se trouve le sanctuaire central. Pour y accéder, il faut gravir de raides escaliers qui illustrent la difficulté à pénétrer dans le royaume des dieux. L’aspect symétrique d’Angkor Vat est caractérisé par sa cour carrée séparée en quatre parties par deux couloirs coupés à angle droit. Un autre couloir entoure le tout. À chacun de ses coins figure une tour et une 5ème se tient au cœur de la cour. Ces tours évoquent le Mont Meru aux cinq sommets. Ce sanctuaire central a d’abord été érigé pour le dieu hindouiste Vishnou mais sa statue a finalement été remplacée par un Bouddha.

Angkor Thom, « la Grande ville »

Angkor Thom est la grande cité capitale fondée par Jayavarman VII de 1181 à 1218. Ce roi la fit construire pour sa mère. L’enceinte de la ville comprenait le palais royal, le Phimeanakas (temple pyramidal), la terrasse des éléphants, la terrasse du Roi lépreux et également le Baphuon (temple avec Bouddha couché).

Analyse générale de l’espace

Comme nous l’avons constaté, pour chaque construction, pouvoirs politique et religieux étaient intimement liés. Aussi, ces temples khmers ont toujours été une reproduction de l’univers des dieux sur terre.
Grâce au plan ci-après, nous pouvons constater que la rigueur, l’équilibre, la symétrie, l’axialité et l’orthogonalité sont les maîtres-mots de ce site. Ainsi, tous les édifices sont des quadrilatères, voire des carrés parfaits aux faces orientées vers les quatre points cardinaux. Pour leur part, les barays sont dirigés des côtés est-ouest pour des raisons techniques. En effet, ils doivent suivre la pente naturelle du terrain afin que l’eau puisse s’écouler. À l’extérieur des bâtiments, les douves les entourant évoquaient la mer. Puis, le mur d’enceinte représentait les montagnes périphériques. Enfin, au centre, les temples-montagnes symbolisaient la demeure des dieux. De plus, comme nous l’avons vu dans le cas d’Angkor Vat, le monument est organisé de façon à retrouver des angles droits, d’exactes proportions, des divisions en nombre pair ainsi que des axes centraux.
Face aux temples, nous pouvons observer de vastes allées, de profondes perspectives et de nombreuses symétries axiales le tout traduisant une grande harmonie et une extrême régularité.

Trois éléments à retenir

Premièrement, un des aspects essentiels à retenir est le fait que la cité d’Angkor est un lieu gigantesque qui comporte un grand nombre de monuments. Elle est très importante pour le Cambodge et son temple principal, Angkor Vat, figure d’ailleurs sur le drapeau national.
Deuxièmement, il faut souligner l’importance de l’eau sacralisée dans cette mégalopole. En outre, la complexité du réseau hydraulique était tout à fait remarquable pour l’époque.
Finalement, il faut se rappeler que les motifs de la construction d’Angkor étaient religieux et politiques. En effet, de nombreux sanctuaires et représentations des dieux furent édifiés par les nombreux rois qui se succédèrent dans les diverses capitales établies.